Créer une histoire c’est aller au-delà de l’existant, réinventer le monde. C’est la liberté.
Je vous livre une histoire fabriquée par ma grand- mère.
Pour cela, elle fouillait en elle et autour d’elle: un lieu, un personnage, un objet, une colère, une passion, une croyance... et le conte germait, prenait corps, se mariait avec les mots.
Mon aïeule portait un grand intérêt au peintre Henri Martin qui fit de longs séjours à Labastide-du-Vert, village proche de Castelfranc où elle résidait. À vrai dire, elle se trouvait des points communs avec l’artiste : une vie partagée entre Paris et la vallée du Vert, une automobile pétaradant sur les routes du Lot, haletant sur les chemins du causse. Et surtout, logés au fond du cœur, l’amour pour le Quercy et une passion, la peinture.
Un soir, comme on cueille une brassée de fleurs, ma grand-mère réunit dans son imaginaire le Peintre, la vallée du Vert et ses habitants, ses charmes et ses sortilèges. Elle leur donna chair et couleurs. Ses mots circulèrent en moi, sonnèrent dans l’espace et dans le temps. Et me donnèrent envie de les donner à goûter à d’autres...